L'orgue, souvenir et avenir
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L' orgue apparaît souvent comme un instrument complexe à manier, car il demande de pouvoir synchroniser les pieds au pédalier et les mains au(x) clavier(s).

En fait, l'instrument demande autant d'attention que n'importe quel autre, et la finesse de son toucher permet des interprétations comparable aux phrasés obtenus sur d'autres instruments.

Mais la véritable difficulté est ailleurs : elle tient à la registration. Chaque instrument a ses caractéristiques et chaque pièce a les siennes. L'art du facteur d'orgue est de faire revivre des instruments d'époque, et celui de l'organiste de le faire chanter

J'ai souvent pensé que la registration avait un rapport avec la synthèse sonore, telle qu'elle a été employée ensuite dans la musique contemporaine. Elle en est en fait la première esquisse. Les facteurs ont utilisés beaucoup de données sur le timbre, réinitiées par les recherches sur la synthèse.

Il est donc tout naturel à mon esprit de s'intéresser en instrumentiste à la complexité des sonorités de l'orgue, comme je me suis intéressé, en chercheur, aux apports de l'informatique musicale.

Hommage

HOMMAGE

Né à Dole en 1930, Michel Chapuis est décédé le 12 Novembre 2017 à l'âge de 87 ans dans la même ville. Dès l’âge de 9 ans, il joue le dimanche sur le grand orgue de la cathédrale de sa ville natale.

Aprés la guerre, il entre à l’Ecole César Franck à Paris et suit les cours de E. Soubervielle.

Il entre en 1950 au Conservatoire de Paris dans la classe de Marcel Dupré, qu'il quitte la même année avec ses premiers prix d'interprétation et d'improvisation. En 1951, il est nommé titulaire de l'orgue de Saint Germain l'Auxerrois ; attiré par la facture d’orgue, il travaille pendant 2 ans chez le facteur Müller. En 1954, il accepte la tribune d’un orgue construit par Clicquot, à St Nicolas des Champs : c'est cet instrument qui lui permet de découvrir la musique française des XVII et XVIIIèmes siècles et la nécessité d'un instrument approprié. De 1954 à 1963, il assure l’accompagnement des offices à Notre Dame de Paris. En 1964, il est nommé titulaire de l'orgue de Saint Séverin. Il enseigne au Conservatoire de Strasbourg (1956-79), Besançon (1979-86), et au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris, jusqu'en 1997. Son interprétation de la musique française s'inspire d’une longue recherche musicologique. Il enregistre l’intégrale de l’oeuvre de Buxtehude et de Bach. Michel Chapuis s’est battu sa vie durant en faveur d’une restauration des instruments historiques français conforme à la conservation du patrimoine, le plus possible à l’authentique. Il est membre de la Commission Nationale des Monuments Historiques (section des orgues), et expert agréé auprès des Beaux-Arts.